À l’occasion de la Journée mondiale de l’Alzheimer, nous avons échangé avec Edith, Chargée de Clientèle chez Vitalliance. Ancienne Auxiliaire de Vie, elle met aujourd’hui son expérience du terrain au service des familles et des équipes pour mieux accompagner les personnes atteintes de cette pathologie.
De l’accompagnement à domicile à la coordination
Edith a rejoint Vitalliance en alternance en septembre 2023, avant de prendre officiellement son poste de Chargée de Clientèle en octobre 2024. Avant cela, elle a exercé plusieurs années comme Auxiliaire de Vie, une expérience qu’elle considère comme essentielle dans sa mission actuelle :
« Avoir été sur le terrain me permet de comprendre la réalité des interventions, la complexité de certaines situations et les attentes, à la fois des bénéficiaires et des Auxiliaires de Vie. Cela m’aide aujourd’hui à être plus à l’écoute et à trouver des solutions adaptées. »
Alzheimer : une relation unique avec chaque famille
Dans son rôle actuel, Edith accompagne de nombreuses familles confrontées à la maladie d’Alzheimer. Pour elle, le lien de confiance avec la famille est primordial. Écouter, rassurer, anticiper les évolutions de la perte d’autonomie et ajuster l’accompagnement sont au cœur de sa mission.
Son expérience d’Auxiliaire de Vie lui a laissé des souvenirs marquants : « J’ai accompagné une dame atteinte d’Alzheimer jusqu’à la fin. Avec moi, elle me voyait comme sa petite-fille et voulait que je reste dormir pour que je sois en sécurité. Le lien que nous avions créé était unique. Même après son décès, je garde encore des contacts avec sa famille. »
Edith souligne à quel point chaque parcours est différent : certains bénéficiaires peuvent être dans l’agitation, d’autres dans une grande douceur. L’essentiel reste de savoir s’adapter, de rassurer et de préserver la dignité de chacun.
Les attentes des proches et le rôle des Auxiliaires de Vie
Selon Edith, les familles expriment souvent les mêmes inquiétudes : la stabilité des équipes, la création de repères pour la personne malade et une communication régulière avec les Auxiliaires de Vie. Des réunions sont fréquemment organisées entre les intervenants, la famille et l’agence pour personnaliser l’accompagnement et partager les bonnes pratiques.
Si aucune formation spécifique n’est obligatoire en dehors du titre professionnel d’Auxiliaire de Vie, un module Alzheimer est inclus dans le parcours. Mais Edith insiste : au-delà des compétences techniques, ce sont certaines qualités humaines qui font la différence.
« Il faut énormément de patience, de bienveillance et une grande capacité d’adaptation. Parfois, il s’agit simplement d’attendre le bon moment pour proposer un repas ou une toilette, sans jamais forcer. Et surtout, il faut savoir garder de la légèreté pour ne pas tomber dans la frustration. »
L’évolution de la maladie et les défis de l’accompagnement
Edith décrit l’évolution classique de la pathologie : troubles de la mémoire récente, désorientation temporelle et spatiale, changements de comportement, puis perte progressive de mobilité et de déglutition.
Pour y faire face, elle recommande de ritualiser les interventions, de mettre en place des repères visuels, mais surtout de rester attentif à la singularité de chaque personne : « Il n’y a pas deux Alzheimer identiques. L’accompagnement doit être sur-mesure et évoluer avec la personne. »
Un métier avant tout humain
Ce qui la touche le plus dans cet accompagnement ? Le lien humain. « Les personnes atteintes d’Alzheimer sont dans une sincérité totale. Leurs réactions sont spontanées, authentiques. La reconnaissance des familles est aussi une grande source de motivation. »
À une auxiliaire de vie débutant auprès de ce public, elle donnerait un conseil simple mais essentiel : « Prendre de la hauteur, garder confiance en soi, être bienveillant et ne jamais se laisser envahir par la frustration. »