Albert, Intervenant à domicile de l’agence de Courbevoie, nous raconte ce qu’il a vécu pendant le confinement et en conclut finalement qu’avec une expérience comme le Covid-19, « on apprend beaucoup”.

Comment allez-vous après cette période de confinement ?

Je vais bien.  Mais, ça a été très compliqué au début du confinement. J’ai vraiment été en première ligne puisque j’ai accompagné un patient qui a été diagnostiqué Covid-19. J’ai donc appelé tout de suite l’agence pour connaître la marche à suivre. Elle m’a demandé d’aller consulter mon médecin, puis je suis resté 14 jours chez moi sans sortir, à guetter d’éventuels symptômes. Enfin j’ai fait le test, fort heureusement négatif. Mais je dois admettre que j’ai quand-même eu peur. Et puis, j’ai repris mon travail. Entre-temps comme l’agence a tout fait pour se procurer du matériel de protection, j’ai pu recommencer de façon sécurisée, avec des masques et des gants.

Comment se passaient les interventions durant la période de confinement ?

J’accompagne deux patients durant la semaine. L’ambiance était parfois lourde en raison des informations assez angoissantes diffusées par les médias. Face à cette peur de l’inconnu, j’essayais de faire le maximum pour leur changer les idées, faire en sorte qu’ils se décontractent, afin d’assurer leur confort. J’avais donc une dimension psychologique assez soutenue à gérer en plus de mon travail habituel.

Qu’est-ce qui a été le plus difficile ?

Il y a eu plusieurs choses.  Au tout début du confinement, lorsqu’il était difficile pour les services d’aide à domicile de trouver des masques et des gants, j’ai utilisé ce que j’avais moi-même, en réserve chez moi. Et il y a une personne de ma famille qui a cousu des masques en tissu. 

J’ai aussi fait en sorte de trouver des solutions  pour éviter les transports publics. J’ai bénéficié d’une solidarité familiale, comme, par exemple, avec mon oncle qui avait une voiture que j’ai pu utiliser.

Et puis il y a eu la peur de tomber malade qui était toujours un peu présente. Mon angoisse était amplifiée par le fait que ma famille est loin. Je ne dormais bien pas la nuit. Mais n’étant pas malade, il n’était pas question que je ne continue pas à travailler et que je n’aille pas aider mes deux bénéficiaires qui avaient besoin de moi. Pour moi, c’était une question de volonté, de confiance et de fiabilité.

Qu’est ce qui vous a marqué le plus dans cette expérience ?

Au tout début, ça été le sentiment de ne pas être suffisamment protégé. Car les services d’aide à domicile n’étaient pas prioritaires dans l’accès au matériel de protection. C’est un peu comme aller à la guerre sans arme, puisque même les pharmacies refusaient de fournir l’agence de Courbevoie. Mais l’agence a fait tout son possible et assez rapidement, il y a eu des distributions très régulières.

Est-ce que vous voyez votre métier différemment ?

Aujourd’hui, tout le monde se détend petit à petit, on a moins peur. Ma motivation à faire ce métier reste absolument intacte. Je le fais avec la volonté d’aider, c’est une vocation,  C’est pour ça que j’ai décidé, un jour et alors que j’avais une autre profession, de faire une formation d’auxiliaire de vie. Car j’avais envie de rendre service, de pouvoir aider. 

Avec une expérience comme le Covid-19, on apprend beaucoup. A présent , en plus de la conscience professionnelle que je mets dans chacune de mes interventions, j’ai désormais le mental et la maîtrise des réflexes sanitaire, au cas où ….