“Paradoxalement, ça a été une expérience extraordinaire grâce à une solidarité et une complicité qui sont allées au delà du professionnel”. Maria, chargée de clientèle de l’agence de Perpignan, nous raconte la période de confinement.

Comment l’agence de Perpignan a-t-elle vécu cette période si particulière, entre inconnu et urgence ? 

Je trouve que la crise a été bien gérée. Nous avons fait un véritable travail d’équipe avec des intervenants à domicile extrêmement réactifs et toujours volontaires pour des remplacements. Ils ont tous été très présents. On a même eu la chance d’avoir des intervenants à domicile qui ont “fait le taxi” pour leurs collègues qui, soit n’avaient plus de bus sur leurs lignes, soit rentraient à des heures tardives. Certains de nos auxiliaires de vie, ayant un cursus d’aide soignant, étaient même tout à fait prêts à intervenir auprès de bénéficiaires qui auraient été atteints par le Covid 19. Fort heureusement, nous n’avons eu aucun cas.  

Je connais très bien le métier d’auxiliaire de vie, l’ayant moi-même exercé et je suis donc vraiment à même d’analyser le degré d’implication et de volonté dont on fait preuve les équipes sur le terrain. Quand je dis “terrain”, ce sont évidemment les intervenants à domicile mais aussi l’agence et Emilie, notre directrice régionale, qui a fait le tour des agences de la région qu’elle supervise, pour apporter du matériel de protection, notamment des masques. Quant à Alexandra, notre responsable d’agence, elle est allée chercher des visières chez un bénévole à Carcassonne. Et il y a aussi eu cette solidarité inter agences, avec de très nombreux échanges par mail, par visio avec nos collègues pour compléter nos informations, se raconter les différentes situations ou tout simplement se transmettre un peu d’énergie en cas de petits coups de fatigue. Finalement, tout s’est mis en place très vite.

Enfin, le Conseil départemental a toujours été à nos côtés notamment avec des dons de masques. Même si limités en nombre, ils étaient hebdomadaires. Ce qui nous permettait de prévoir sur la semaine.

Y avait-il une journée type ?

Notre chance a été de vivre dans un département peu touché par la crise sanitaire. Néanmoins devant l’inconnu, les informations quotidiennes des médias et la psychose des risques encourus, nous avons dû nous organiser en fonction. Car, département touché ou peu touché, les protocoles à mettre en place étaient les mêmes, les consignes administratives pour les déplacements s’appliquaient de la même façon, les solutions de garde d’enfants étaient à trouver, de même que le matériel de protection, très absent les premiers jours du confinement. Et nous avons consacré beaucoup de temps à rassurer nos équipes d’auxiliaires de vie, ce qui était tout à fait normal au vu de ce qui se passait.

Le rythme de l’agence n’a pas été impacté du fait du Covid. Si ce n’est que nous avons eu certains bénéficiaires, en rééducation pour une pathologie donnée, par exemple, qui n’ont pas pu réintégrer leur domicile. Il n’y a pas eu non plus de retours d’hospitalisation ou parfois les familles prenaient le relais. Mais tous nos partenaires médico-sociaux étaient bien informés qu’en cas de besoin ou d’urgence, nous étions ”sur le  pont”.

Personnellement, j’ai travaillé en agence (sauf pendant le pic de l’épidémie à Perpignan car l’agence est localisée dans le quartier qui a été le plus touché. Là, j’ai fait deux jours de télétravail). Mais en étant à l’agence, les auxiliaires de vie pouvaient passer quand elles le voulaient pour venir chercher les masques pour elles-mêmes et les clients. Il y a aussi eu des choses inédites : moi-même j’ai cousu des masques et je suis allée les déposer chez les clients.  Nous avons des interventions sur la commune de Prades. Mais il était difficile, pour des intervenantes, de s’y rendre sans les moyens de transport habituels . Alors certaines ont véhiculé les autres. D’autres auxiliaires de vie ont distribué des masques à leurs collègues. Une vraie chaîne solidaire s’est organisée. En fait, il y a eu une spontanéité dans l’aide, vraiment exceptionnelle.  

Beaucoup de nos clients règlent les interventions grâce aux CESUs qu’ils nous envoient par la Poste.  Mais la Poste ne fonctionnait pas. Donc, je passais chercher les CESUs chez eux.    

Les équipes ont-elles craint le déconfinement ? 

Non, pas vraiment car nous gardons la même gestion et les mêmes habitudes de sécurité que pendant le confinement tant que l’on ne sait pas si une deuxième vague est à redouter. C’est l’inconnu du moment, il faut être prêt en cas de besoin. Donc on reste sur les bons réflexes sanitaires du confinement. 

Est-ce que cette crise t’as fait découvrir des personnes, des émotions, des solidarités nouvelles ?

Cela a permis de fédérer les auxiliaires de vie à la politique d’entreprise de Vitalliance. Car elles se sont senties, comme d’habitude, considérées et prises pour des professionnelles à part entière. L’entreprise s’est démenée pour mettre en place des conditions de travail optimales en tenant compte des mesures sanitaires.  Toutes les informations quasi quotidiennes, les notices explicatives des protocoles et gestes barrières, la distribution de matériel ont rassurées nos auxiliaires de vie sur le fait que la direction suivait, tous les jours, l’évolution des recommandations nationales pour la protection de leur santé et de celle de nos clients. Elles y ont été très sensibles. Tout comme aux remerciements des agences à tous les intervenants de Vitalliance transmis dans une petite vidéo très touchante et aux messages de soutien de la direction générale qui, étant en région parisienne, reste un peu abstraite.

Ensuite, je retiens la créativité et la débrouillardise par système D pendant cette période ! Il y a toujours eu des idées pour trouver des solutions des “bons plans” ou la recherche de sites internet bien utiles. Certaines Auxiliaires ont sorti les machines à coudre, on a vécu un peu au jour le jour pour trouver le matériel.

En tout cas, cette expérience inédite m’a confortée dans les valeurs de Vitalliance. Au sein de l’entreprise, on n’a jamais été seules face à la crise. Et paradoxalement, ça a été une expérience extraordinaire grâce à une solidarité et une complicité qui sont allées au delà du professionnel. Comme en témoigne ma relation avec Alexandra qui était en télétravail mais qui a toujours été présente au quotidien et avec qui j’ai travaillé de concert pour la gestion de cette crise.

Une complémentarité parfaite. En résumé, je suis vraiment très fière  de nos équipes  pendant cette période.