Conçu avec des professionnels du secteur, son but est de favoriser le bien-être au travail des auxiliaires de vie et l’amélioration de la qualité de l’accompagnement des usagers. Nous avons rencontré l’un de ses auteurs, Jean-Jacques Nillès.

Pourquoi avoir écrit ce guide ?

Au départ, c’était pour répondre à une demande de différents clients. Les Conseils Départementaux de la Vienne et du Nord, les ADMR 71, 73 et 74 ainsi que l’association Joseph Sauvy de Perpignan souhaitaient que l’on élabore un guide des bonnes pratiques de l’accompagnement à domicile.

Ensuite, c’est parce qu’en discutant avec des aides à domicile, nous avons constaté qu’il existait un manque de repères par rapport à certaines situations concrètes. Beaucoup de questionnements sur ce qu’il faut faire, ne pas faire, ce qui est souhaitable et ce qui ne l’est pas, comment réagir, etc. Les salariés sont bien moins encadrés que le personnel en EHPAD par exemple. Il y a peu d’étayage collectif. Cela nous paraissait donc important de rédiger ce guide, pour les aider et les accompagner dans la réalisation de leur travail quotidien.

Enfin, la rencontre avec Vitalliance nous a encouragés. Son soutien nous a permis de réaliser le guide dans des délais rapides et de le publier dans de bonnes conditions.  

Quels sont ses objectifs ?

Il a trois objectifs principaux. Le premier est tout d’abord d’améliorer la qualité de l’accompagnement à domicile. Le second est de contribuer au bien-être des professionnels, à un mieux-être dans leur activité en leur donnant des marques et des repères. Le dernier objectif est, quant à lui, d’harmoniser les pratiques professionnelles.

A qui s’adresse-t-il ?

Le guide s’adresse à différentes publics. En premier lieu, il est destiné aux accompagnants, aux intervenants à domicile. Il peut également servir aux accompagnants familiaux en cas de besoin.

Les Responsables des services d’aide à domicile sont la seconde cible. Dans un certain nombre de cas, il n’est pas toujours facile de demander aux auxiliaires de vie de lire le guide. En effet, du fait de leur emploi du temps très prenant et contraignant, de leur vie personnelle, ils manquent bien souvent de temps. La solution serait de consacrer des moments à l’étude du guide. Cela peut notamment passer par des animations en interne. Par exemple, le Responsable du SAD prend quelques fiches du guide et lors d’une réunion collective ou une session de formation, ils les lisent, les étudient et en discutent tous ensemble.

Enfin, les formateurs peuvent utiliser les 26 fiches du guide comme support pour leurs formations.

Comment l’avez-vous construit ?

Nous avons privilégié un mode de lecture pratique et qui va à l’essentiel. Les 26 fiches du guide sont parfaitement indépendantes les unes des autres et chacune se lit très rapidement, entre 5 à 10 minutes. Le format est aussi pratique : l’idée, c’est que le guide reste dans le sac de l’intervenant et lorsqu’il se pose une question sur un sujet précis ou une activité, il le sorte afin de trouver des éléments de répons. Chaque fiche porte sur un sujet différent : la douleur, la prévention des escarres, la gestion administrative… Le guide peut servir de référence. Un “mode de lecture” en début d’ouvrage permet de le rendre très accessible. Les fiches font entre 2 et 4 pages, avec des illustrations et toutes les activités sont traitées sur le même format : il y a un modèle par activité, à chaque fois répété afin de faciliter la lecture.

Comment l’avez-vous écrit ? Quel a été votre travail de recherche et d’écriture ?

Il y a d’abord eu une partie de recherche documentaire. Nous avons également fait un travail sur le juridique, assez résumé mais nous avons à chaque fois essayé de voir quel était le cadre légal à respecter. Le reste est un mélange de nos connaissances du secteur médico-social et d’un travail avec des professionnels. Nous avons organisé des groupes de travail avec nos partenaires, consulté des professionnels de différentes formations initiales, des cadres de services à domicile, différentes associations…

Le métier d’auxiliaire de vie est une véritable encyclopédie, il est très complexe. Il faut des connaissances dans de nombreux domaines, que ce soit dans la prévention des escarres, l’incontinence, du bon sens dans la pratique mais aussi des techniques multiples.

C’est d’ailleurs l’une des motivations qui nous a poussé à écrire ce guide. Le métier d’intervenant à domicile représente des centaines de milliers de salariés qui rendent un service essentiel : celui pour les personnes en situation de dépendance de rester chez soi, tout en étant soutenus. Nous avons donc voulu nous intéresser à ce métier.

Quels sont vos futurs projets en lien avec l’aide à la personne ?

Nous souhaitons poursuivre l’accompagnement des services d’aide à domicile sur les outils de la loi de 2002 (notamment évaluations internes et externes, projets de services) mais aussi leur proposer des actions de formation autour du Guide. Par ailleurs, nous menons un travail sur la démarche éthique avec des services du Nord dans le cadre d’un projet financé par la CNSA. Ce guide représente pour le cabinet Socrates le point d’entrée pour animer des formations sur l’éthique et les bonnes pratiques du secteur. Nous espérons qu’il constituera un véritable outil de travail pour le plus grande nombre d’intervenants à domicile et qu’il les aidera dans leur activité quotidienne.