Vivre à domicile malgré son handicap, c’est l’alternative qu’offre l’habitat partagé. En effet, pour palier au placement en établissement, les personnes fragiles se tournent de plus en plus vers cette nouvelle forme d’habitat pour pouvoir avoir un véritable chez-soi même en situation de perte d’autonomie. A Agen, l’agence d’aide à domicile Vitalliance a participé au projet de lancement d’un habitat dans le Lot-et-Garonne.
C’est quoi un habitat partagé ?
L’habitat inclusif, aussi appelé habitat accompagné, partagé et inséré dans la vie locale (HAPI), est un logement ou un regroupement de logements avec des services adaptés et mutualisés, spécialement conçus pour les personnes en situation de handicap ou en perte d’autonomie. Véritable “chez-soi” l’habitat partagé représente aujourd’hui et demain la nouvelle alternative pour les personnes fragiles qui souhaitent vivre et vieillir à domicile.
Cet enjeu, Vitalliance y contribue depuis 2013, en intervenant dans de nombreux projets d’habitat inclusif à travers des accompagnements personnalisés dans le cadre de partenariats avec le secteur associatif, professionnel, ou des familles directement concernées.
Depuis le mois de décembre dernier, dans le Lot-et-Garonne, un nouvel habitat partagé à ouvert ses portes à l’initiative de parents d’enfants atteints du trouble du spectre autistique et en collaboration avec l’ALGEI (Association Laïque de Gestion d’Etablissements, d’Education et d’Insertion) et le Conseil Départemental.
En tant que professionnels de l’aide à la personne, les équipes de Vitalliance Agen ont travaillé en étroite collaboration avec le Conseil Départemental et l’AlGEI dans le développement de ce dispositif et interviennent dans la prise en charge des résidents grâce à des auxiliaires de vie qualifiées. Pour cet habitat dédié à un public présentant des troubles autistique, le processus de recrutement a été minutieux, puisque plus d’une cinquantaine de candidats ont été invités à passer des entretiens.
Mélissa, l’une d’entre elles, en poste depuis plus de deux ans chez Vitalliance, nous livre son témoignage en tant qu’auxiliaire de vie au sein de cet habitat partagé.
Bonjour Mélissa, pouvez-vous nous en dire plus sur cet habitat ?
Ce projet d’habitat partagé est né d’une initiative commune de parents d’enfants, parmi lesquels trois sont atteints de trouble du spectre autistique et une personne souffre du syndrôme de Rett. Ces 4 amis d’enfance qui ont grandi ensemble et dont le placement en établissement spécialisé (IME) est devenu plus compliqué à l’âge adulte, ont alors décidé de monter ensemble ce qui deviendra le premier dispositif d’habitat partagé en Lot-et-Garonne.
A quoi ressemble une journée type ?
En tant qu’auxiliaire de vie, mon rôle est d’accompagner les résidents dans les actes de la vie quotidienne : lever, prise de repas (thérapeutiques), toilette, habillage, course etc…
La spécificité du spectre autistique requiert de notre part de l’adaptation, de la patience et de la souplesse pour pouvoir répondre aux besoins de chacun. Toutefois, il est aussi important pour eux et pour nous de contribuer à leur autonomie et à leur vie en société à travers des actes de la vie quotidienne comme aller faire des courses par exemple, ou chercher le pain à la boulangerie.
Mais au-delà de cela, cet habitat partagé est un lieu de vie qui cultive l’échange et la convivialité. Pour y contribuer, une animatrice intervient dans cet habitat et propose différentes activités aux résidents : sorties culturelles, gym, natation et autres activités sportives grâce à la mise en place de partenariat.
Que pensent les résidents de cette vie en habitat partagé ?
Pour les résidents, vivre en habitat partagé est très différent du placement en établissement spécialisé. En effet, le sentiment de liberté est décuplé et les sourires sur les lèvres ne trompent pas.
Pour ma part, je trouve cela très enrichissant car nous sommes beaucoup plus proches des résidents et nous n’avons pas de contrainte de temps etc contrairement au rythme que l’on peut connaître en établissement.
