Fabienne, Auxiliaire de Vie au sein de Vitalliance Angers et en charge de deux clients, partage son expérience d’accompagnement et de référent d’équipe, notamment sur des activités de sport et loisirs. Les lignes ci-dessous présentent un interview de Fabienne réalisé avant le COVID-19 dans une logique de partage.

Bonjour Fabienne, vous êtes intervenante à l’agence d’Angers, pourriez-vous nous parler de votre parcours ?

À l’origine, je travaillais dans la restauration car mes parents avaient un restaurant. Quand ils sont partis à la retraite, je n’ai malheureusement pas pu reprendre leur activité. En parallèle, j’étais bénévole dans une association pour personnes en situation de handicap. C’est dans ce cadre que j’ai entendu parler d’une formation pour devenir professionnel dans ce secteur.
C’est comme cela qu’il y a 20 ans, j’ai commencé à accompagner des adultes en situation de handicap. J’ai fait beaucoup de formations et obtenu des diplômes pour développer mes compétences en termes d’accompagnement. J’ai travaillé pour des structures avec principalement des personnes présentant un handicap cérébral et mental, des personnes trachéotomisées, etc.
J’ai aussi été à domicile puis j’ai bifurqué en étant employée par un particulier jeune étudiant myopathe et trachéotomisé. Je l’accompagnais à l’université et dans ses études en général.
Et puis Vitalliance m’a contacté pour faire partie de leur équipe et aujourd’hui, j’accompagne deux clients.

Vous êtes aussi et surtout référent d’équipe. Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur votre rôle ?

Mon rôle pourrait en fait être symbolisé par un dialogue. Je suis le lien entre les retours que me fait notre bénéficiaire Cédric sur l’accompagnement, l’équipe d’auxiliaires de vie qui intervient chez lui et l’agence d’Angers.
Quand une nouvelle personne rejoint l’équipe, je m’occupe également de l’accueillir, je lui montre les soins, les gestes du quotidien, les activités que nous avons mis en place et les sujets d’attention en lien avec la mission. En soi, je suis garante de la qualité de l’accompagnement que nous faisons. Nous avons réussi à créer une confiance mutuelle, instaurée avec Cédric mais aussi avec sa famille. Le fait que je travaille à plein temps chez lui a aussi grandement aidé à tisser cette relation. Une autre partie de mon rôle consiste à mettre en place des activités de loisirs.

Quelles sont les étapes de la mise en place d’un projet Évasion et quel en est le suivi ?

Comme je travaille dans le milieu depuis un certain temps et que je suis bénévole dans une association angevine sur ces thématiques, je connais pas mal de monde et j’entends parler de beaucoup de choses qui se font. Du coup, je prends contact avec des gens ou des structures adaptées qui m’ont été recommandées, je demande plus d’informations et un devis. Pour des gros projets, je me renseigne auprès des assurances pour m’assurer que tout est en ordre…
En fait, cela passe beaucoup par des recherches et j’essaye de faire en sorte que Cédric puisse tester beaucoup d’activités sans qu’il se sente obligé de les faire toutes régulièrement. La majeur partie du travail est d’échanger avec le client sur ses envies. Enfin, la mise en place et le suivi, c’est réellement un travail d’équipe. Avoir des collègues motivés pour faire des activités et sortir du domicile permet d’instaurer une bonne dynamique dans le groupe que forme le bénéficiaire, les intervenants, l’agence et les proches.

Qu’est-ce que cela apporte à votre équipe d’auxiliaires de vie de faire toutes ces activités avec votre client ?

Il y a des membres de l’équipe qui suivent Cédric depuis le début, des anciennes à qui nous parlons de ce que nous mettons en place pour lui et avec toutes, on se dit que c’est vraiment chouette, que jamais il n’aurait fait tout ça avant. Quand on le voit faire du cheval ou du parapente, on en a presque les larmes aux yeux.
Quand on met en place de nouvelles activités et que l’on voit Cédric content, c’est vraiment super gratifiant ! En plus, sortir du domicile, pour nous, ça permet de rester dans une bonne dynamique. Nous accompagnons quelqu’un 24h/24, si on restait à la maison, on tournerait vite en rond. Avec les sorties qu’on prévoit, on a vraiment l’impression d’être utile.
Lorsque l’on demande à Cédric s’il est content après une activité et qu’il répond “oui”, forcément on l’est aussi. Faire plaisir à Cédric, c’est aussi faire plaisir à sa famille, ses parents et ses enfants. Quand on voit que les progrès qu’il fait dans son autonomie et sa vie sociale ont un tel impact sur eux aussi, cela a un effet boule de neige : plus les gens sont heureux autour de moi, plus je le suis aussi !
Quelque part, c’est notre métier d’aider les gens mais on a la satisfaction en plus de réussir dans notre accompagnement.
Le nom complet de notre métier c’est “Auxiliaire de vie sociale” et c’est pour une bonne raison !

Un mot pour la fin ?

J’ai choisi ce métier. J’aurais pu faire autre chose. Si je l’ai choisi,c’est parce que c’est une activité qui me motive et que j’aime faire.
J’ai eu la chance d’être formée dès le début de ma carrière, ce qui m’a permis d’avoir des connaissances en fonction des différentes pathologies. Mon
accompagnement est fait en fonction. Je sais, en général, ce que pense le bénéficiaire, ce à quoi il réfléchit.
Il y a encore beaucoup de choses à faire et à développer, notamment auprès de Cédric, ce qui est très stimulant. Surtout maintenant qu’il se rend compte que beaucoup de choses sont possibles !