Alexis, intervenant à domicile de l’agence de Poitiers, est resté totalement investi dans ses missions d’accompagnement durant tout le confinement, pour permettre aux bénéficiaires de rester chez eux, en sécurité.  Un rôle juste essentiel dans le fonctionnement du pays.

Comment avez-vous vécu cette période de confinement ?

J’ai pu accompagner tous mes bénéficiaires pendant le confinement, à l‘exception d’un dont la famille a pris le relais dans le cadre d’une sécurisation maximale sans aucune visite de l’extérieur. 

J’ai même eu la satisfaction d’intervenir auprès de nouveaux clients. J’ai pu ainsi aider une personne en grande détresse psychologique aggravée par le confinement. Avec des passages réguliers quasi quotidiens, on a réussi à établir un soutien moral, à organiser les jours, à mettre en place des  repères. C’est là que je vois l’aspect essentiel de mon métier, car tout ce qui a été entrepris a redonné espoir à ce bénéficiaire. C’est une grande satisfaction personnelle et j’en suis très heureux. Toutefois, aujourd’hui, je suis un peu soulagé par le déconfinement, à l’idée de voir redémarrer la vie ou presque.

Comment vont les personnes que vous accompagnez ?

Tout le monde va bien ! J’ai été très rigoureux sur le protocole des gestes et du nettoyage, dans un esprit de “surveillance” bienveillant. De ce fait, les clients étaient très sereins durant mes interventions. Car mon métier m’investit d’une responsabilité importante qui touche au bien-être et au confort des bénéficiaires, donc au maintien de leur santé. Et je fais tout pour l’exercer avec professionnalisme, qu’il s’agisse des personnes âgées ou en situation de handicap que j’accompagne. Désormais, le respect des protocoles sanitaires, élaborés pendant le confinement, sont devenus la norme au quotidien.

Votre quotidien professionnel a-t-il été très perturbé durant cette période ?

A l’annonce du confinement, j’étais  déjà sur le qui vive, car je savais ce qui était demandé aux agents des services hospitaliers. Je n’ai donc pas été inquiet de la mise en place de protocoles par Vitalliance du fait de  cette expérience. Plus que l’aspect sanitaire, c’est l’aspect psychologique qui était la grande inconnue.

Comme j’ai vite compris que les services d’aides à domicile seraient les derniers servis en matériel de protection, on a fait marché les systèmes D, les relations amicales, professionnelles  ou de voisinage pour se procurer des gants, des masques aussi vite que possible.

Ce qui a été un peu difficile également, c’était l’impossibilité de se promener à l’extérieur. Pour les personnes que j’accompagne, c’est toujours un moment important, qui change les idées, qui permet de garder une activité physique et mentale par toute sorte de sollicitations et de commentaires sur ce que nous voyons.. Donc, cela nous privait d’un moyen de se changer les idées. De plus cela faisait de moi,  le seul et unique lien avec l’extérieur. 

Qu’est-ce qui a été le plus difficile ?

Curieusement, le plus difficile était moins sur le plan professionnel que personnel. Les journées étaient très chargées. En plus des gestes du quotidien à accomplir, il y avait la charge émotionnelle de nos clients à gérer : les rassurer, leur faire un peu oublier l’incertitude et les risques. Et surtout alléger leur isolement puisque les visites des proches n’étaient pas envisageables. Donc les journées étaient longues et revenaient très vite, sans que je puisse me changer les idées ou décompresser. Par moment, c’était quand même un peu lourd à porter. Mais ça n’a en rien entamé mon énergie.

Qu’est ce qui vous a marqué le plus dans cette expérience ?

Les intervenants ont déjà une complicité très forte avec l’équipe de l’agence, Stéphanie, Mélina et Charlotte. Mais là, cela a encore été plus évident ; leur soutien moral et leur bonne humeur, leur disponibilité et leur organisation pour nous trouver du matériel de protection. Cela a vraiment été  l’illustration que nous sommes une seule et même équipe. Par exemple, j’ai pu leur donner un coup de main pour certaines démarches administratives des clients. Comme, moi, je me rendais chez eux pour les interventions, je leur apportais les documents concernés que je déposais ensuite à l’agence. Je sais que cela leur a rendu un grand service. Ce qui m’a fait plaisir au regard du dévouement dont elles ont fait preuve.

Pensez-vous que cela va changer l’approche du métier d'intervenant à domicile ?

Il le faudrait par une plus grande considération apportée à nos métiers par l’Etat. Car finalement nous sommes au front, comme les soignants, avec les mêmes risques. Nous étions là, pour permettre à nos bénéficiaires de rester chez eux, en sécurité. C’est bien la preuve que nous avons été essentiels dans le fonctionnement du pays. Je souhaite juste que cela soit reconnu à sa juste valeur.